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Périnée et Plaisir Féminin | Discussion avec Karine Maurer

Quel lien existe-t-il entre le périnée et le plaisir féminin ? Nous explorons ce sujet avec ma collègue et amie Karine Maurer, auteure de l’ouvrage La libération du plaisir féminin et créatrice du programme en ligne Argent = Joie.

Cliquez ici pour visionner le replay de ma discussion en live avec Karine Maurer.

Périnée et plaisir féminin : l’importance d’un bassin vivant

Anne : Karine, tu ne le caches pas, tu viens de la blessure de l’inceste et tu as fait un travail personnel d’évolution et de résilience absolument fabuleux. Plaisir et périnée, qu’est-ce que tu aimerais nous partager à ce sujet ?

Plaisir, élan de vie et bassin

Karine : Le plaisir, c’est l’élan de vie. C’est un oui à la vie, un lien avec ce premier centre en bas, notre premier chakra.

On me surnomme Madame Vulve, facilitatrice de conscience. En 2017, quand j’ai commencé à ouvrir cet espace de la vulve, on m’a regardé avec un regard inquisiteur et scandalisé.

Mais en fait, en écrivant mon livre, je me suis laissée traverser par toutes les mémoires de renoncement aux plaisirs des femmes. C’est-à-dire que ça ne date pas d’aujourd’hui.

Souvent, notre bassin est rempli des énergies d’abus et du triangle de Karpman (victime, bourreau, sauveur). Ce que j’ai découvert en tout cas : la nourriture préférée de notre bassin, c’est le sexe et l’argent. Parce qu’il y a tellement d’enjeux dans ces sujets-là.

Le bassin, c’est donc un Graal qu’on doit apprendre à nettoyer et à remplir d’énergie positive. Et le périnée en est le socle. C’est par là que tout démarre.

Le périnée enserre l’ensemble de notre sexe

Karine : Le problème, c’est que la plupart des femmes ne considèrent pas que la vulve appartient au périnée. On pense souvent que le périnée, c’est une fois qu’on a passé le vagin.

Récemment, j’étais dans une formation avec une dizaine de praticiennes déjà bien avancées dans l’accompagnement des femmes.

On s’est rendu compte qu’en tant que professionnelles, on était encore dans cette méconnaissance du périnée : jusqu’où il va ? comment s’insère-t-il ?

Globalement, il est partout dans le sexe : dans la vulve, dans le clitoris, autour du vagin. Donc le lien entre périnée et plaisir est évident.

Je suis émerveillée de découvrir encore aujourd’hui cette complexité périnéale. C’est un des espaces les plus complexes du corps humain avec le cœur. Un enchevêtrement fantastique de fascias et de tissus musculaires.

Et quand on touche cette trame, on met en résonance des mémoires, mais aussi d’autres parties du corps. On crée une sorte de musicalité intérieure.

Périnée et toucher thérapeutique : s’ouvrir au plaisir

Anne : Ton approche du toucher thérapeutique me touche beaucoup, moi qui n’ai eu de cesse d’enlever mes doigts du vagin des femmes.

Dans ma profession de sage-femme, on m’a appris à examiner pendant l’accouchement alors qu’en fait, dans un accouchement naturel, il faut juste être la sécurité à côté.

Et dans la rééducation périnéale, plutôt que de toujours toucher, je me suis aperçue qu’il fallait surtout redonner le pouvoir à la personne elle-même. En tant que sage-femme, il faut juste être un point d’appui en fait.

Et en cela, je fais le pont avec le toucher de fée que tu proposes avec tes doigts magiques. L’art du toucher thérapeutique qui n’est pas entaché d’une vision médicale. Peux-tu nous en dire plus là-dessus ?

Toucher pour ramener de la présence dans nos sexes

Karine : Nos sexes ont tellement été touchés, parfois massacrés, que le fait de repasser par le toucher permet à la personne d’intégrer de nouveaux programmes neuronaux. Une forme de douceur qu’elle ne connaissait peut-être pas.

Le fait de toucher, c’est juste un point d’appui pour faire sentir. C’est incroyable le nombre de femmes qui ne sentent pas. Qui ont un sexe complètement déserté.

Donc mes doigts sont comme une invitation : « voilà ma chérie, c’est là ». C’est comme apprendre à faire du vélo, tant que tu ne l’as pas entre les jambes, le chemin neuronal n’existe pas.

Souvent aussi, la tête veut sentir quelque chose. Alors, on se projette dans une sensation qu’on connaît déjà, mais du coup, on se coupe du ressenti. On se projette dans ce qu’on « devrait » ressentir ou ce qu’on s’imagine que l’on devrait ressentir.

Mon accompagnement, c’est de ramener toujours à la sensation, dans ce centimètre carré qui est touché.

Par exemple, sur la fourchette vaginale, quand on vient poser un doigt dessus, un doigt qui n’attend rien, qui ne cherche rien. Il se passe quelque chose. Un ressenti, un mouvement, c’est ça qui est magique.

Avant de chercher le plaisir, être avec

Karine : Avant même d’apprendre à ressentir le plaisir, on apprend à être avec son sexe. Sans chercher le plaisir. Par exemple, respirer dans un clitoris : on vient poser un doigt, le majeur, sur le clitoris et on vient respirer dedans.

Ça ne sert à rien d’attendre le plaisir avec le mental. Le plaisir est une conséquence, quand on se laisse traverser par la vie.

Parce que pour moi le plaisir dans l’intimité, il vient vraiment de ce mouvement du périnée qui bouge. Le mouvement du périnée et le plaisir vont souvent de pair.

Le consentement : un prérequis au toucher

Karine : Une autre chose que je voulais aussi partager en lien avec cet espace de plaisir, c’est l’importance du consentement.

Il faut bien avoir conscience des différentes couches de consentement qui existent. Parce que souvent, la femme veut avec sa tête et avec le cœur, mais pas avec le corps.

Avec le temps, je suis devenue la spécialiste pour sentir ce que le corps veut vraiment.

Beaucoup de femmes qui rencontrent des difficultés dans leur sexualité, qui souffrent à la pénétration, cherchent inconsciemment à préserver la lumière qui est à l’intérieur d’elles.

Tant qu’on ne présente pas patte blanche à l’extérieur, elles restent fermées.

C’est très beau en fait, c’est le signe d’une grande intelligence du corps.

Les yeux de Fatima : Une pratique simple pour se reconnecter à son sexe

Anne : Aurais-tu un exercice à proposer aux femmes pour descendre un instant dans leur corps, dans leur sexe, en conscience ?

Karine : Voici une pratique très facile à réaliser, les yeux de Fatima.

Mettez les mains à plat devant vous et imaginez qu’au centre de vos paumes se trouvent les yeux de Fatima, les yeux du grand tout, emplis de bienveillance et d’amour inconditionnel.

Je vous invite à tendre vos bras sur les côtés, loin de votre champ de vision et à rapprocher petit à petit vos mains de votre bassin, les yeux dans vos paumes tournés vers votre vulve.

Arrêtez le geste là où c’est suffisamment proche pour vous : peut-être est-ce à 30 cm de votre sexe, peut-être à 15 cm ? Sentez cette bulle d’air autour de votre vulve. Et restez ainsi quelques instants.

Imaginez ce regard du cœur sur votre vulve. Vos mains sont le prolongement de votre cœur.

Vous voyez votre vulve non pas avec vos yeux humains, mais avec les yeux de la source infinie et sa bienveillance amoureuse.

Et peut-être que vos mains vont sentir l’appel de votre vulve, l’appel de la vie, et se rapprocher, jusqu’à venir se poser sur votre vulve. Ou pas, selon ce qui est juste pour vous dans le moment.

Sentez cette magnifique fleur sous vos doigts, à travers votre pantalon, votre jupe, votre culotte.

Votre main ne cherche rien, si ce n’est être là, avec toute votre présence. Vous pouvez rester ainsi autant de temps que vous le souhaitez.

Toucher miraculeux : exemples de guérison

Anne : Merci pour cette pratique toute simple. La présence : tellement importante.

Je repense à cette femme qui avait une cicatrice douloureuse après son accouchement. Il a suffi d’un doigt posé avec présence sur la cicatrice, et de respirer dans la cicatrice, pour qu’en quelques minutes, ce soit réglé !

Et elle qui était persuadée que c’était foutu parce que sa mère lui avait affirmé qu’après l’accouchement, sa vie sexuelle serait gâchée. C’est faux !

Karine : Je me souviens aussi lors d’un touché conscient périnéal d’une personne qui avait quasiment le col de l’utérus à la sortie du vagin. Il y avait une descente d’organe assez prononcée.

J’étais en contact avec ce col et quand j’ai prononcé le mot effondrement, en lien avec sa situation de vie actuelle compliquée (divorce avec relation conflictuelle avec l’ex-mari), son col est remonté sous mes doigts !

Je n’ai rien fait, son corps s’est remis en place tout seul. Et quelque temps plus tard, elle m’a témoigné qu’elle n’avait plus de fuites urinaires.

Anne : Merci encore à toi pour cette discussion sur le périnée et le plaisir !

Avec Karine, nous sommes tous les deux convaincues qu’en guérissant l’intime, nous guérissons le monde.

Si vous souhaitez en savoir plus sur les accompagnements de Karine, rendez-vous sur son site.

Pour ma part, c’est à partir de mes nombreuses années d’expérience en tant que sage-femme que j’ai développé un programme unique. Voyage en Périnée est une solution adaptée à différentes problématiques de l’intime. À travers des vidéos et un coaching adapté, nous explorons les questions liées à la sexualité, aux traumatismes de l’intime ou encore aux pathologies périnéales. Avant de vous lancer ou pour aller plus loin dans la réparation de l’intime, inscrivez-vous dès maintenant à ma prochaine conférence Voyage en Périnée.

 

 

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